Kimberley, parle-nous de ton métier. Je suis briqueteuse-maçonne. Actuellement, je travaille pour une entreprise spécialisée en taille de pierre.
Comme tailleuse de pierre, je travaille sur de magnifiques projets. C’est vraiment mon dada! Nos créations ne sont pas des éléments préfabriqués par des robots; chaque morceau est taillé à la main selon un savoir-faire ancestral. Plus précisément, il s’agit de stéréotomie —qu’on pourrait traduire par la géométrie descriptive—. C’est l'art de la découpe et de l'assemblage des pièces en taille de pierre pour construire des éléments architectoniques comme des voûtes, des encorbellements, des volées d'escalier.
As-tu fait des études dans le domaine? J’ai suivi le DEP en briquetage-maçonnerie à l’école professionnelle de Saint-Hyacinthe. En fait, c’est assez drôle, car je croyais m’être inscrite en plâtrage; il y a eu une erreur informatique, et je me suis retrouvée dans le mauvais DEP. Finalement, j’ai aimé le premier contact, et je me suis dit, on verra un jour à la fois, jusqu’à compléter ma formation. Cela fait six ans que je travaille dans le domaine.
J’ai suivi le DEP en briquetage-maçonnerie à l’école professionnelle de Saint-Hyacinthe. En fait, c’est assez drôle, car je croyais m’être inscrite en plâtrage; il y a eu une erreur informatique, et je me suis retrouvée dans le mauvais DEP. Finalement, j’ai aimé le premier contact, et je me suis dit, on verra un jour à la fois, jusqu’à compléter ma formation. Cela fait six ans que je travaille dans le domaine.
Comme tailleuse de pierre, je travaille sur de magnifiques projets. C’est vraiment mon dada! Nos créations ne sont pas des éléments préfabriqués par des robots; chaque morceau est taillé à la main selon un savoir-faire ancestral.
Kimberley Pellerin, apprentie en taille de pierre Qu’est-ce qui t’a motivé à choisir cette carrière? Qu’est-ce qui te passionne dans ton quotidien ? C’est un job où on passe beaucoup de temps à l’extérieur et on est en mesure de travailler toute l’année. Il y a des bâtiments qui existent depuis des siècles, des styles d’ouvrages d’une grande beauté, un aspect culturel et esthétique. C’est magique, j’adore ça!
Aussi, c’est un métier qui bouge. Vous savez, moi, je ne consomme pas de caféine; mon café, c’est la job !
Est-ce que le fait qu’il s’agisse d’un métier traditionnellement masculin t’a fait douter de ton choix? Pas du tout! Vous savez, à quatre ans, je possédais déjà mon premier coffre à outils. Alors pour moi, la construction, c’était comme une évidence! Toute ma jeunesse, j’ai joué au hockey avec des gars. La seule question qui est importante pour moi, c’est : est-ce que je veux faire ça tous les jours? Et la réponse est oui! Il n’y a pas un matin où je n’ai pas le goût d’aller au travail.
Penses-tu que cela fasse une différence dans ton métier d’être une femme? On ne se cachera pas que c’est un métier difficile. Certaines pièces pèsent une tonne; bien sûr, nous avons des monte-charges et des treuils pour nous aider à les soulever, mais nous avons quand même à soulever des charges lourdes au quotidien. Je mesure 5 pi 5 po, mais je suis forte et… il y en a de plus petits que moi!
Sans généraliser, je suis une femme minutieuse et c’est une belle qualité dans mon métier. La présence des femmes est bénéfique, il y a moins de « combats de coqs », moins de chamailleries, une meilleure atmosphère. Les gars nous le disent.
Es-tu confrontée à des préjugés? Oui, bien sûr, mais cela m’est égal. Je fais mon affaire et ne me soucie pas de cela. Je crois qu’en choisissant bien son employeur, on n’a pas besoin d’intervenir et on peut tout simplement se concentrer sur son travail.
Plus il y a aura de femmes en maçonnerie, mieux le métier se portera. L’équilibre, c’est ce vers quoi il faut tendre. Personnellement, j’ai l’ambition de devenir la meilleure tailleuse de pierre du Québec.