Une immigration différente Les régions du Québec offrent un coût de la vie abordable et de bons emplois. On y retrouve des communautés locales dynamiques où il est parfois plus facile de s’intégrer que dans les grands centres. À cela s’ajoutent des paysages grandioses et des parcs qui constituent de véritables terrains de jeu pour les amateurs de sport et de plein air. Pourtant, plus de 75 % des immigrants s’établissent toujours à Montréal.
C’est ce choix d’une immigration en région qu’a fait Arnaud Jamin, jeune Français de 28 ans, originaire de Clermont-Ferrand, une ville de la région Auvergne-Rhône-Alpes, en France : « J’ai opté pour une petite ville comme je connaissais déjà; je trouve que cela permet davantage de se bâtir un réseau de connaissances. » Arnaud vient de terminer son diplôme d’études professionnelles (DEP) en charpenterie-menuiserie. Il travaille à temps plein, mais il a trouvé le temps pour nous raconter son parcours.
Contexte de pénurie Le jeune homme s’est établi à Cacouna, une charmante communauté de 1939 habitants dans le comté de Rivière-du-Loup. Après ses études au Centre de formation professionnelle Pavillon-de-l'Avenir, il a obtenu son diplôme en janvier dernier et a entamé le processus pour devenir compagnon. « Dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre, nous avons eu la permission d’aller travailler sur les chantiers dès l’été dernier, au milieu de notre parcours académique, explique-t-il. De plus, à la fin de notre DEP, au lieu des 1 350 heures habituelles, on a eu 2 000 heures de comptabilisées, ce qui nous donne un coup de pouce pour devenir compagnon. »
Ses études en France En France, l’apprenti charpentier-menuisier a fait le baccalauréat scientifique avant d’étudier une année en médecine, puis une année en ostéopathie, avant d’abandonner. Il a enchaîné les petits boulots pendant quelques années.
Les derniers emplois qu’il a occupés étaient dans la construction : il a été poseur de gypse, poseur d’isolation et tireur de joints. Des expériences qu’il a aimées. « Mais c’est le bois qui m’attirait davantage, dit-il, alors j’avais besoin de retourner en classe pour aller me cherche un diplôme, gage d’un meilleur salaire. »
J’ai gagné en maturité depuis mon arrivée ici. Partout où je vais, je fais l’effort de montrer une bonne image de la France. J’ai l’impression d’être quelqu’un de meilleur au quotidien.
Arnaud Jamin, charpentier-menuisier
Financer son projet L’idée d’un retour aux études s’est naturellement invitée dans le projet de venir au Québec qu’il a conçu avec sa conjointe: « En France, c’était compliqué pour moi d’accéder à une formation dans le bâtiment. Au Québec, l’accès est plus aisé. » Au moment de faire le grand saut pour venir étudier au Québec, le financement constitue un élément à prendre au sérieux, indique le jeune homme : « J’ai beaucoup travaillé et fait des économies. La première année coûte cher. »
S’établir en région Au départ, l’installation s’avère assez compliquée pour Arnaud et sa conjointe, d’autant qu’ils immigrent avec leur chien : « Nous nous sommes retrouvés locataires d’un chalet à 30 minutes de la ville, voisins de nos propriétaires, mais le loyer était cher. » Le jeune homme confie avoir trouvé les premiers mois difficiles : « Tout allait vite et il y avait beaucoup à faire. Au départ, c’est difficile de tout comprendre, il y a plein de choses à gérer et en plus, nous avons eu un gros hiver dès notre arrivée. Heureusement que la neige, je connaissais déjà cela dans ma région française natale. »
Le choix d’un métier Arnaud a choisi la charpenterie-menuiserie par amour du travail manuel : « Ça me permettait d'avoir enfin une qualification dans la construction. » Il est satisfait des cours dispensés au CFP Pavillon-de-l’Avenir : « J’ai reçu une formation de qualité. Si je devais retourner en France, j’aurais à adapter certaines techniques, notamment pour les calculs faits avec le système impérial, mais cela n’est pas grand-chose. Nous sommes sortis forts et compétents de ces études. »
Quel conseil dirait-il à un ami qui envisage la formation professionnelle au Québec? « Fonce! Tout le monde devrait sortir de sa zone de confort une fois dans sa vie. Que tu restes ou pas après le parcours d’apprentissage, tu auras obtenu un diplôme, et tu auras tellement appris sur toi tout au long de ce voyage. »
Réseauter L’école lui a permis de se faire un réseau d’amis avec lesquels il demeure en contact. Arnaud s’est aussi joint à des équipes sportives; il pratique le soccer et le Spikeball, ce nouveau jeu où on fait rebondir la balle en équipes de deux dans un filet qui ressemble à un trampoline.
« Dans toute l’aventure, il ne faut pas redouter de se sentir seul par moment, très loin de la famille et les amis, confie-t-il, mais avec détermination, ouverture d'esprit et persévérance, on passe par-dessus les moments difficiles. »
Lorsqu’on le questionne sur l’intégration sur le marché du travail québécois, Arnaud mentionne différentes aptitudes : flexibilité, respect, vaillance, ponctualité. « Il faut y croire. Cela prend de l’audace. L’adaptation et le courage sont les maîtres mots de “l'après-études” et des démarches avec l'administratif. »
Faire preuve d’ouverture Changer de pays, même pour un endroit qui partage une langue et des valeurs communes comme la France et le Québec, demande de l’ouverture d’esprit : « Il faut savoir, et ce avant de partir, que nous resterons toujours des étrangers. Cela nous demande de l’adaptation et du respect. » En même temps, l’aventure est formatrice, riche en enseignants humains : « J’ai gagné en maturité depuis mon arrivée ici, remarque Arnaud. Partout où je vais, je fais l’effort de montrer une bonne image de la France. J’ai l’impression d’être quelqu’un de meilleur au quotidien. »
Le regard de l’employeur Selon Éric Bérubé, entrepreneur en construction-rénovation, les immigrants étudiants ont une valeur ajoutée quand ils arrivent au Québec. Ils sont réellement motivés et ils ont tous le bagage de leurs expériences qu’ils emportent avec eux de leur pays natal. Selon l’entrepreneur, Arnaud avait déjà son expérience française. Si on ajoute à cela sa formation professionnelle acquise au Québec, cela lui faisait une excellente base.
Bérico Construction est un entrepreneur général spécialisé en toitures métalliques et la peinture extérieure situé dans la région du Bas-Saint Laurent.
Ses projets Arnaud Jamin souhaite demeurer au Québec : « Je suis bien ici, confie-t-il. Après Rivière du loup, je vais peut-être m’installer dans quelques années à Rimouski, c’est un peu plus grand et il y a davantage de jeunes de mon âge. » Il devrait entreprendre le parcours pour obtenir sa résidence permanente. « C’est un long cheminement, mais je ne manque pas de motivation. »
La série Formés au Québec : destination réussite est une initiative conjointe de Québec métiers d’avenir et l'Inforoute FPT afin de faire rayonner les programmes de formation professionnelle d'ici et de valoriser les parcours de personne ayant choisi le Québec comme destination.
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