Les techniques de chocolat Nancy Samson a commencé une formation en cuisine, mais s’est rapidement vers l’ITHQ à Montréal, pour suivre la formation en pâtisserie. Le métier de chocolatier consiste à transformer la matière en moulage de chocolat ou en petites bouchées et à agencer des saveurs qui s’accordent bien avec le chocolat, à composer de belles boîtes de chocolats pour les différentes fêtes, par exemple. Pédagogue, Nancy Samson nous explique les deux approches en chocolaterie : la belge et la française. « Les pralines belges sont plus grosses, avec de longues conservations alors que l’approche française propose de plus petits chocolats et des ganaches plus fines. Je suis de cette école. »
Pionnière en enseignement À 20 ans, elle postule à un poste d’enseignante et devient la première femme enseignante en pâtisserie au Québec. Une pionnière dans son domaine. À son retour de l’Ouest canadien, la jeune cheffe apprend que l’école d’hôtellerie de Trois-Rivières cherche une enseignante. À 20 ans, elle postule et devient la première femme enseignante en pâtisserie au Québec. « Enseigner, communiquer ma passion, apprendre le bon geste, cela fait partie de mon ADN familial.
Plusieurs membres de ma famille enseignent. Personnellement, je suis encore émerveillée par la technique. Si je participe à un perfectionnement, même si je n’y apprends qu’une petite chose, je suis heureuse. J’aime posséder ma matière et transmettre ces techniques à mes élèves. J’aime les observer, voir les talents se développer, les mains en disent beaucoup. Malheureusement, avec les réseaux sociaux, il y a des gens qui deviennent des vedettes instantanées de la cuisine. Moi, je crois au travail et au geste qu’on répète pour le perfectionner. »
Les débuts en entrepreneuriat Sa réputation suscite l’intérêt de client important dont Première Moisson pour qui elle ira jusqu’à fournir 17 magasins. À 25 ans, parallèlement à son travail d’enseignante, Nancy Samson démarre un atelier de chocolat dans le sous-sol de sa maison: « Sur le modèle des démonstrations Tupperware, j’offrais de la formation en petits groupes, dans les maisons et je vendais mes chocolats. » Tranquillement, des entreprises font appel à ses services, si bien qu’elle doit augmenter la production.
Nancy se perfectionne chez les meilleurs chocolatiers de Paris. Sa réputation lui amène un client important, Première Moisson, pour qui elle commence à fabriquer différents produits en chocolat jusqu’à fournir 17 magasins. « C’est une expérience qui m’a donné confiance, raconte-t-elle. En même temps, c’était beaucoup de travail et mon nom ne figurait nulle part. C’était difficile pour une femme de faire sa place à l’époque. »
Malgré le risque financier, l’idée d’avoir pignon sur rue avec sa chocolaterie fait son chemin. Au moment où un beau local historique – l’ancienne Banque Nationale Hochelaga datant de 1920 – arrive sur le marché immobilier, Nancy Samson fait le grand saut.
Chocolaterie Samson En 2015, dans une ancienne banque, Nancy se lance dans l’aventure entrepreneuriale et ouvre la chocolaterie Samson. En 2015, dans ce local au cachet historique préservé et à l’élégante déco contemporaine, la chocolaterie Samson ouvre ses portes. On y offre des produits variés, dont de petits chocolats farcis de ganache aux goûts classique et tendance, des moulages selon les fêtes du calendrier réalisés avec un grand souci du détail, mais aussi des tartinades, des produits gourmets et des crèmes glacées artisanales pendant la belle saison. Rapidement, les Trifluviens adoptent la chocolaterie.
Faire sa place Nancy Samson est la première femme en Amérique du Nord à décrocher le titre d’ambassadrice au sein de la prestigieuse Maison de chocolat Cacao Barry. Elle est aussi ambassadrice culinaire de l’érable au Québec. Même si le succès est actuellement au rendez-vous pour cette maître-chocolatière, le parcours a été difficile et semé d’embûches : « Oui, c’est difficile comme femme de faire sa place dans un monde d’hommes. Du moins, ça l’était lorsque j’ai commencé et lorsque je me suis lancée en affaires. C’est difficile d’être prise au sérieux, car on est obligé de prouver constamment aux gars qu’on est capables. »
Les Olympiades québécoises Nancy Samson a toujours été une grande fervente des Olympiades des métiers comme entraîneuse, puis comme juge aux compétitions. Lorsqu’on lui en parle, il y a des étoiles dans ses yeux : « C’est un événement qui me fait vibrer.
Les Olympiades des métiers constituent la plus belle rencontre du genre au Québec; on s’y fait des camarades de compétition, on observe les tendances, les élèves ont l’occasion de se mesurer aux meilleurs et les écoles sont mises au défi. »
Entre l’investissement des enseignants, les journées de compétitions, la passion et la persévérance des jeunes et l’attente fébrile des résultats, Nancy Samson ne conserve que de bons souvenirs: « Ça donne une reconnaissance et un prestige au métier! Tant que tu n’as pas vécu les Olympiades, tu ne peux pas le décrire. »
Les Olympiades des métiers constituent la plus belle rencontre du genre au Québec. Ça donne une reconnaissance et un prestige au métier! Tant que tu n’as pas vécu les Olympiades, tu ne peux pas le décrire.
Nancy Samson, maître-chocolatière et enseignante
Projets sucrés et salés Après plusieurs décennies à former la relève, Nancy Samson envisage de prendre sa retraite de l’enseignement dans les prochaines années. Elle rêve de démarrer un autre projet – un projet « salé », nous dit-elle – et de continuer à développer sa chocolaterie. Au travers de toutes ces entreprises, elle continuera à faire part de sa passion aux nouvelles générations. « La chocolaterie et la pâtisserie exigent de la dextérité, il faut la développer, répéter les gestes, encore et encore. Il faut être passionné, persévérant et ne pas ménager ses efforts. Je dis souvent à mes élèves: “Vous irez aussi loin que vous oserez. Il faut croire en ses propres rêves”. »