Marc-Étienne, qu’est-ce que cela veut dire dessin industriel ? Marc-Étienne Lambert est enseignant au CEP de Saint-Jérôme. Il a passé plusieurs années sur le marché du travail avant d’embrasser sa vocation d’enseignant. Un dessinateur s’assure de transcrire la demande en un produit cohérent sur les plans des matériaux utilisés, de sa géométrie et de ses dimensions. Il peut travailler pour des secteurs variés de l'industrie tels que celui de l’automobile, du ferroviaire, de la construction, de meubles de l’aéronautique ou encore de la construction navale. De façon encore plus générale, ce sont toutes les entreprises qui fabriquent des objets en production. La fabrication débute toujours par un plan, c’est-à-dire avec un dessinateur industriel.
La formation est d’une durée d’environ deux ans et les perspectives d’emploi à temps plein sont excellentes selon Emploi Québec. En 2020, on comptait environ 10 000 dessinateurs industriels sur le marché du travail. La proportion d’hommes correspond à environ 2/3 et de femmes à 1/3 de ce chiffre. La grande majorité d’entre eux travaillent dans les secteurs de la fabrication mécanique, du génie et des services connexes et des services spécialisés de design, de la Construction et des Produits métalliques.
Pourquoi ce métier est-il important ? Ce qu’il aime en FP ? Travailler de façon concrète à développer les compétences nécessaires pour que les élèves occupent un emploi valorisant. Le domaine du dessin industriel est transversal à plusieurs secteurs, nous sommes en quelque sorte le lien entre l’ingénieur et la fabrication. Le premier développe le concept derrière le produit, mais entre les deux il faut le dessiner et s’assurer de la cohérence des matériaux et de la structure.
Ce travail est fait pour les personnes minutieuses qui s’intéressent aux innovations technologiques et aime le travail en équipe. Je dirais qu’il n’y a pas vraiment de routine, il faut toujours s’adapter aux nouveaux projets et aux problèmes à résoudre qu’ils soulèvent.
Le dessinateur industriel fait constamment le lien entre l'ingénieur et l'usine où sera produit le fruit de son travail. Il y a donc un lien très concret, et gratifiant, qui apparaît entre ce que fait le dessinateur industriel et le produit fini.
Marc-Étienne Lambert, enseignant en dessin industriel
Tu as choisi le métier d’enseignant, pourquoi ? Selon l’enseignant, le domaine du dessin industriel est transversal à plusieurs secteurs. Il explique que le dessinateur industriel est quelque sorte le lien entre l’ingénieur et la fabrication. Formé au CEP Saint-Jérôme, j’ai par la suite occupé différents postes pendant une dizaine d’années et gravis les échelons. J’ai d’ailleurs pu continuer à apprendre en formation continue ce qui m’a permis d’occuper des responsabilités toujours plus grandes et d’occuper, par exemple, un poste en gestion.
Cependant, pendant ma formation, je suis tombé en amour avec la formation professionnelle ou l’on travaille de façon concrète à développer les compétences nécessaires pour occuper un emploi valorisant. Donc, quand l’occasion s’est présentée, je n’ai pas hésité à faire le saut vers l’enseignement.
Un aspect positif / négatif de la formation ? Les heures de formation peuvent parfois paraître longues derrière un écran. Le travail du dessinateur se fait par la conception assistée par ordinateur plutôt que des techniques traditionnelles de dessin. Dès lors, il faut accepter de passer du temps assis sur sa chaise lors de la formation. Pour varier les plaisirs, avec mes élèves, on monte des projets en classe, comme des robots ou un vélo électrique. Durant ces projets, tout le groupe travaille de concert à concevoir, faire les plans et réaliser le prototype d’un produit concret, stimulant et mettant en pratique un large éventail de compétences du métier. Ces projets leur permettent d’incarner leur travail de contextualiser leurs apprentissages.
En revanche, une fois sur le marché du travail, cela peut bouger beaucoup en une journée.
Le dessinateur industriel fait constamment le lien entre l'ingénieur et l'usine où sera produit le fruit de son travail. Il y a donc un lien très concret, et gratifiant, qui apparaît entre ce que fait le dessinateur industriel et le produit fini.
Enfin, je dirais que le DEP n’est pas une fin en soi, mais plutôt un tremplin. Si l’élève souhaite pousser plus loin ses connaissances, il peut toujours après son passage en FP. Pour ma part, j’ai fait de la formation continue au sein des entreprises pour lesquelles j’ai travaillé. Les élèves peuvent aussi se spécialiser via un DEC, par exemple en technique de génie mécanique, en génie industriel ou encore en matériaux composites.
Le défi des recrues, qu’en as-tu pensé ? C’est une excellente façon d’approcher un programme de formation sous un angle pratique et faire visiter le CFP. C’est important de vulgariser ce qu’on apprend dans un centre de formation sinon cela reste méconnu. De plus comme c’est réalisé dans un cadre énergique et motivant, je crois que ça laisse une impression positive durable de la formation professionnelle.