Jérémy Blaser, 39 ans, et sa conjointe n’étaient jamais venus au Canada avant de s’engager dans un processus d’immigration. Il se rappelle, « J’avais pourtant un bon pressentiment au fond de moi, confie le dessinateur. Nous sommes deux personnes travaillantes, et je crois fermement que les personnes travaillantes font leur chance. » Le natif de la France nous raconte son changement de carrière, favorisée par un retour en formation professionnelle.
En France, après des études dans le domaine de l’horticulture suivi d’un baccalauréat professionnel en commercialisation de produit horticole, Jérémy a travaillé comme salarié dans le domaine commercial pendant douze ans. Les sept dernières années, il a évolué pour une entreprise de rénovation spécialisée en carrelages et en appareils sanitaires. À cet emploi, il s’est familiarisé avec la conception de plans.
Le rêve de l’Amérique Après plusieurs années dans le domaine commercial, Jérémy a toujours cette idée qui revient : découvrir l’Amérique. Jérémy a toujours voulu venir habiter au Québec : « À l’âge de douze ans, j’ai vu un reportage à la télévision. Cela m’a marqué. Mon oncle, grand voyageur, me parlait aussi souvent de l’Amérique. C’est un rêve qui était là depuis longtemps, dans un coin de ma tête.
Année après année, j’en parlais à ma conjointe. À l’occasion d’un séjour dans les Pyrénées, où mon père habite, ce fut le déclic. Un jour, après ce bain de nature, elle m’a dit : « Je suis prête pour le Québec. C’est ton rêve, tu t’occupes des détails. Alors j’ai commencé à chercher comment faire pour immigrer. C’était au printemps 2016. »
Ce n’est pas la France Après réflexions, c’est le Québec qui est choisi comme destination. Le processus d’immigration complété, Jérémy choisi un DEP en dessin de bâtiment au Centre de formation professionnelle (CFP) Maurice Barbeau. À son arrivée en juin 2017, après avoir réussi toutes les démarches administratives avec l’aide de l’organisme Québec Métiers d’Avenir , le couple s’installe à Québec. « Nous venons de la région parisienne, alors nous avions un peu fait le tour de la grande ville. C’est pourquoi nous avons choisi la ville de Québec. Pour son contexte propice à la vie familiale et sa qualité de vie. Pour son caractère nature. Je peux quitter le travail et être sur les pentes de ski en vingt minutes. »
Les premiers jours, Jérémy se sent en décalage, au propre comme au figuré. Il a un peu les blues. Il compare les prix. Il est surpris de devoir aller dans une pharmacie pour acheter un pass d’autobus. « Je n’avais plus mes repères, mais ma blonde m’a secoué : ici, ce n’est pas la France, arrête de comparer. C’est un bon conseil. Enfin, la dame qui nous a loué un AirBnB nous a fait visiter le quartier et nous avons trouvé notre appartement. Elle a été, à sa façon, notre marraine de cœur. »
Se réorienter pour mieux s’adapter Mes craintes n’étaient pas fondées se rappelle Jérémy. « Il y a des gens de tous les horizons et de tous les âges en formation professionnelle. Avec la formation individualisée, on est libre de déterminer la cadence. De plus, si on échoue à une évalu Jérémy a entrepris une réorientation professionnelle de manière à mieux s’intégrer à son nouvel environnement : « Pour moi, il s’agit d’un excellent moyen d’acclimatation et une bonne façon de se faire un premier réseau de connaissances. J’avais aussi un désir d’apprendre un nouveau métier, avec tous les défis que cela suppose. »
« J’avais certaines appréhensions par rapport au retour à l’école : serait-ce le plus vieux ? Le seul étranger ? Allais-je tout comprendre, au bon rythme ? Mes craintes n’étaient pas fondées, il y a des gens de tous les horizons et de tous les âges en FP. Avec la formation individualisée, on est libre de déterminer la cadence. De plus, si on échoue à une évaluation, il est possible de se reprendre. »
DEP en dessin de bâtiment Depuis trois ans, Jérémy est dessinateur en charpente d’acier. Il travaille chez les Industries Canatal, une entreprise beauceronne qui construit des structures destinées à de grands immeubles. Jérémy a porté son choix sur le DEP en dessin de bâtiment au Centre de formation professionnelle (CFP) Maurice Barbeau de Québec. Il nous explique son choix : « Le dessin de bâtiment offre de belles perspectives d’emploi dans une grande diversité de domaines : les bureaux d’architectes, les firmes d’acier, les entreprises spécialisées en escalier, en ventilation, dans le domaine pétrolier, etc. Il y avait quelques similitudes avec mon dernier emploi. »
Au CFP Maurice Barbeau, les cours se donnent en enseignement individualisé complété par trois périodes de stages totalisant 120 heures. « J’ai aimé cette méthode d’enseignement où chacun avance à son rythme », indique-t-il. Si le système impérial lui a donné certains maux de tête, il a aimé apprendre et maîtriser plusieurs logiciels de modélisation 2D et 3D.
« Le seul étranger ? Allais-je tout comprendre, au bon rythme ? Mes craintes n’étaient pas fondées, il y a des gens de tous les horizons et de tous les âges en FP. Avec la formation individualisée, on est libre de déterminer la cadence. De plus, si on échoue à une évaluation, il est possible de se reprendre. »
Jérémy Blaser, dessinateur de bâtiment
Un bilan plus que positif Désormais titulaire d’une résidence permanente, Jérémy, depuis peu jeune papa, envisage l’avenir avec confiance et détermination dans des choix. Lorsqu’il repense à sa formation professionnelle, Jérémy n’a que du positif sur son expérience d’études, les locaux du CFP, la vie scolaire, les enseignants : « Au CFP, je me suis épanoui, cela m’a permis d’entrer sur le marché du travail avec confiance. Les enseignants offrent à tous, sans distinction, présence et soutien. Ils transmettre leur savoir et leur passion avec plaisir et disponibilité. On apprend notre métier dans un contexte propice à l’apprentissage. »
Il ajoute : «Ma formation m’a apporté également tous les outils nécessaires pour une bonne intégration en milieu de travail, comme faire un CV pour le marché du travail au Québec, les aptitudes à développer qui sont demandées en entreprise, commencer à se faire un réseau en gardant contact avec les anciens élèves et professeurs, c’est toutes ces petites choses qui ont fait que mon intégration s’est bien déroulée, j’ai même eu un méritas à la remise des diplômes, ce qui m’a rendu très heureux. »
Foncer, avec prudence Choisir de vivre à l’étranger c’est aussi s’ouvrir à une autre culture et à autre mode de vie, même si le Québec peut ressembler à la France sur certains aspects, considère le dessinateur. À travers le processus d’immigration, il faut faire preuve de ténacité, de persévérance ainsi que d’une extraordinaire capacité d’adaptation.
Jérémy soutient que c’est une erreur d’arriver en terrain conquis ou d’agir dans la précipitation. Une certaine prudence s’impose tant qu’on n’a pas obtenu la résidence permanente, notamment pour l’aspect financier, et les achats importants comme celui d’acquérir une maison. Il rappelle également qu’il est sage de faire les choses dans l’ordre, sans s’emballer.
Métier : dessinateur de bâtiment Les dessinatrices et les dessinateurs en architecture dessinent des plans de résidences, des plans de structure en acier et en béton ou des plans de mécanique du bâtiment (plomberie, ventilation et électricité) à l’aide de logiciels. C’est un emploi stimulant qui exige débrouillardise et minutie. Selon Jérémy « Il y a certaines taches redondantes, mais c’est généralement varié. Le métier demande une facilité à s’orienter dans l’espace, et de l’entregent, car le travail s’effectue en équipe, et en collaboration. Finalement, c’est valorisant de pouvoir observer chaque projet sur lequel on a travaillé, une fois bâti. »
« J’ai choisi une formation professionnelle au Québec pour découvrir un nouveau métier, mais aussi pour m’aider à m’intégrer dans mon nouveau pays. Toute expérience est bonne à prendre. »
Jérémy Blaser, dessinateur de bâtiment
Depuis trois ans, Jérémy est dessinateur en charpente d’acier. Il travaille chez les Industries Canatal, une entreprise beauceronne qui construit des structures destinées à de grands immeubles. « Comme dessinateur, à partir des plans 2D conçus par les architectes et ingénieurs, nous modélisons tout un bâtiment en 3D dans le détail. Les pièces sont ensuite fabriquées à notre usine de Thetford Mines, avant d’être acheminées sur les chantiers, principalement à Boston. Les pièces s’imbriquent alors comme un jeu de construction. »
Vous pouvez consulter les autres vidéos liées à la formation et au métier sous l’onglet Liens utiles et vidéos de la page programme de formation Dessin de bâtiment.
Cadeau de Noël Cela fera cinq ans en juin que Jérémy et sa conjointe sont arrivés au Québec. Ils viennent d’accueillir un petit garçon et se partagent le congé parental. Ils iront bientôt en France le présenter aux membres de leurs familles respectives.
À Noël, ils ont reçu leur résidence permanente : « Un beau cadeau pour nous, car après tous nos efforts et nos sacrifices, le Québec c’est chez nous, maintenant. Nous avons trouvé notre équilibre et une vie plus sereine. »