Le projet Canada Josias vient d’une famille de trois enfants. Son père est enseignant en langues tandis que sa mère travaille pour les services sociaux. Son rêve du Canada, il ne le croyait pas possible. Et pourtant, entre l’idée des études étrangères et sa concrétisation, il ne s’est pas passé plus d’une année. Cela a fait deux ans cet été qu’il a aménagé à Granby.
Afin d’être en mesure d’entreprendre son projet d’études à l’étranger, Josias a eu l’appui de ses parents, ainsi que leur aide financière. Il a profité d’une bourse d’exemption couvrant ses frais de scolarité au cégep. Il y a aussi deux personnes qu’il souhaite remercier : ceux qu’il appelle ses tuteurs ou chaleureusement, sa deuxième famille au Canada : « Ce sont des amis de ma famille qui habitent en Montérégie. Ce sont eux qui ont semé l’idée de ce projet dans mon esprit alors que c’était la pandémie et que pour m’occuper, après mon baccalauréat scientifique, je m’amusais en autodidacte à programmer et à développer des applications. Ils m’ont vanté le système d’éducation québécois, et encouragé à foncer, raconte le sympathique jeune homme. Les premiers jours, ils m’ont aidé à me loger et à m’installer à Granby. Grâce à leur support, j’ai pu retrouver de nouveaux repères, je me suis senti épanoui dès mon arrivée au Canada. »
La formation en génie électrique Josias terminera son DEC dans un an. Il est passionné par sa formation : « Nous vivons dans un monde où les technologies évoluent sans cesse et il faut suivre le mouvement. Quand j’ai entendu parler du programme, j’ai trouvé cela très cool. En Génie électrique, nous avons la chance de travailler sur des choses virtuelles, mais aussi concrètes. C’est un secteur dynamique où il y a de bonnes possibilités d’emploi. »
Il aime la cohésion entre les collègues de classe et le privilège d’évoluer dans de petites cohortes : « La majorité des collègues font une reconversion professionnelle. Ils proviennent de différents horizons, ils ont leur histoire, j’apprends de chacun d’entre eux aussi. C’est un beau partage. »
Alternance travail-études Cet été, Josias réalise un stage en alternance travail-études dans une firme d’ingénierie qui offre des services de chauffage et de ventilation à Bromont. À titre de technicien à l’aide au service, son temps est partagé ente le bureau et le terrain. Il procède à la mise en service dans des institutions, des industries. Il programme et configure des thermostats. Il dessine des plans. « C’est challengeant , mais cela complète à merveille ma formation. Les principes de base sont les mêmes, mais j’acquiers de nouvelles connaissances tous les jours. J’imagine que c’est cela, la réalité de l’emploi. Cela me met dans une position d’humilité. » À l’automne, il espère conserver son emploi à temps partiel.
Une envie de s’établir ici Après son DEC, Josias souhaite demeurer au Canada : « Je veux prendre du métier, travailler. Éventuellement, poursuivre mes études en ingénierie à l’université et obtenir ma résidence permanente. Le Québec est une province d’opportunités et d’ouverture. Ici, on fait beaucoup pour que les gens qui arrivent se sentent à la maison. », ajoute-t-il avec gratitude.
L’expérience d’immigration Malgré ces constats positifs, le mal du pays fait partie de son quotidien : « C’est particulièrement difficile lors des fêtes et des vacances, ou parfois, lorsque les différences culturelles se font sentir notamment dans les conversations. Par exemple, mes collègues parlent de pêche, de camping. Ce ne sont pas des activités qu’on pratique au Cameroun. » Josias avoue aussi parfois se sentir seul ou différent en raison de la couleur de sa peau, mais par bonheur, il y a de plus en plus de diversité à Granby, son coin du Québec qu’il a adopté et qu’il adore. « L’expérience d’immigration nous fait passer par différentes émotions; les premiers temps, on est euphorique, dans la joie, mais après la réalité nous rattrape et on réalise qu’on est loin de la maison. Heureusement, le temps adoucit les choses. Aujourd’hui, je marche dans la rue et je me sens comme chez moi. »
Un passionné des olympiades Les Olympiades, c’était un grand rêve pour Josias : « J’étais au Cameroun lorsque j’ai appris l’existence des olympiades. Dès mon arrivée au cégep, j’ai manifesté mon intérêt pour les compétitions. Ma coéquipière Florence Fournier et moi avons passé toute l’année à nous entraîner. Non seulement j’ai eu la chance d’y participer, mais de remporter l’épreuve en mécatronique. J’étais fière de moi, fière de ma coéquipière et fier de représenter le Cameroun. »
Pour le jeune homme, cette aventure lui a permis de confirmer qu’il étudiait dans le bon programme : « Je ne me lasse pas de la mécatronique. Les olympiades m’ont apporté de la confiance en moi. »
« Les Olympiades m’ont appris … à apprendre! À travailler sous pression, à gérer mon stress, à effectuer le travail dans un temps donné, et même plus rapidement. Cela m’a apporté une discipline personnelle qui me sera utile dans ma vie professionnelle. Pour moi, c’est la réalisation d’un rêve! »
Josias Abdiel Tchakoumegne Sankeu, champion aux Olympiades québécoises en mécatronique
Le métier Le génie électrique exige de la patience, de l’autonomie, la capacité de résolution de problèmes et un bon esprit d’équipe, nous détaille Josias qui deviendra bientôt technologue en génie électrique. Après l’obtention de son diplôme, il souhaite obtenir un poste avec des taches variées dans le secteur industriel: « Je pourrais avoir alors à m’occuper de la maintenance des machines de programmation, à faire de la conception, à dessiner des circuits électriques ou de moteurs, etc. explique-t-il. Je veux acquérir quelques années de métier au Canada et éventuellement poursuivre ma carrière au Cameroun, ou mieux, créer une passerelle entre le Québec et le Cameroun pour partager tout ce que j’ai appris ici et en faire bénéficier mon pays natal. C’est un rêve pour l’instant, je ne sais pas encore la forme que cela pourrait prendre. » Nous lui souhaitons la meilleure des chances.