« Avec les cours en ligne, je ne cheminais pas, j’ai lâché mon cours et je suis tombée sur une annonce d’un DEP en Carrosserie sur Facebook et j’ai trouvé ça cool . »
Gabrielle Leclerc, carrossière et peintre automobile
Une formation qui ouvre des portes Même si Gabrielle n’avait pas d’expérience dans le secteur de l’automobile, la formation a été une belle surprise pour celle qui n’avait jamais non plus touché à un fusil à peinture. « La formation en carrosserie, c’est du travail sur le frame , montage et démontage, soudure, réparation et aussi la peinture, c’est vraiment complet »
Gabrielle avoue qu’avant de se lancer, elle ne savait pas du tout dans quoi elle s’embarquait : « Je ne pensais pas que la technique était aussi importante. Je pensais que c’était seulement changer des pièces mais c’est plus que ça. Ce que j’ai le plus aimé c’est la soudure de plastique, et je ne savais même pas que ça existait. » dit celle qui a choisi le Centre d’études professionnelles Saint-Jérôme pour son DEP.
Et même si les tout débuts de la formation sont surtout théoriques, notamment pour les règles de sécurités et les notions d’électricité, les cours passent rapidement à la partie pratique. Et c’est sans compter le grand nombre de stages de ce programme d’un an et demi, qui se fait en alternance travail-étude. « Plus la formation avance, et plus les stages sont longs. Ça commence avec un stage d’une semaine, puis 2, puis 3 et ensuite des stages d’un mois. »
Le saut vers les Olympiades québécoises Gabrielle sur le podium au Olympiades québécoises des métiers et des technologies en mai 2023 Quand son enseignant lui a proposé de participer aux Olympiades québécoises des métiers et des technologies en Peinture automobile, Gabrielle a accepté de relever le défi! À ce moment-là, elle ne s’imaginait pas qu’elle remporterait l’or et éventuellement sa place sur Équipe Canada pour représenter son pays au Mondial des métiers de Lyon, en septembre 2024.
« Un des défis qui m’attend, c’est le type de peinture qui n’est pas le même en Europe qu’ici. C’est quand même semblable à celui que je suis habituée d’utiliser et avec lequel j’ai gagné l’or aux Olympiades québécoises, mais il y a des détails que je dois pratiquer. »
Des camps d'entraînement pour Lyon Gabrielle au camp d'entraînement SATA en Allemagne Pour sa préparation, Gabrielle a d'ailleurs été invitée en Allemagne en juin, puis à Toronto en juillet pour participer à des camps d’entraînement de la compagnie de peinture automobile SATA.
En plus de pouvoir se familiariser avec le type de peinture qu’elle devra utiliser à Lyon, ces occasions lui ont aussi permis de découvrir ses futurs compétiteurs : « C’était cool de voir contre qui j’allais compétitionner »
Ses principales motivations, outre de possiblement gagner une médaille, sont aussi de voir ce qui se fait dans le monde. « J'aime découvrir les autres cultures, voir comment ça se passe ailleurs. En Allemagne je me suis déjà fait des amis dans ce domaine. C’est agréable de pouvoir parler de peinture automobile avec d’autres passionnés ».
Une transformation inspirante Son parcours aux Olympiades a donné à Gabrielle beaucoup de visibilité et d’opportunité : « J’ai eu des appels pour des offres d’emploi ou pour des projets. C’est un secteur qui est très en demande en ce moment, je peux en quelque sorte choisir là où j’ai envie de travailler. »
Mais cette expérience ne lui a pas seulement permis de se développer sur le plan professionnel. En tant que championne québécoise en 2023 et membre d’Équipe Canada pour le Mondial des métiers, elle a dû apprendre à sortir de sa coquille et à vaincre sa timidité. « Avant, j’étais vraiment réservée et j’avais de la difficulté à juste répondre au téléphone », nous dit celle qui a maintenant plus d’assurance alors qu’elle a dû s’exprimer plusieurs fois devant des caméras et accorder des entrevues.
« Ce n’était pas mon premier choix de carrière mais ce DEP là m’a ouvert tellement de portes que je suis vraiment contente d’avoir pris cette décision-là »
Gabrielle Leclerc, carrossière et peintre automobile
Le Mondial des métiers Gabrielle avec sa médaille d'or, aux Olympiades québécoises en 2023 Afin de se qualifier pour le Mondial des métiers, les compétiteurs sont passés par les Olympiades locales et régionales, puis québécoises et canadiennes. Toutes ces étapes de sélection se déroulent sur une période de deux ans.
Le Mondial des métiers est le point culminant de cette grande aventure. Pendant quatre jours de compétition, le travail des compétiteurs est évalué selon des normes de qualité internationale qui reflètent les exigences attendues sur le marché du travail.
Le Mondial des métiers est organisé par WorldSkills International depuis 1950. L’organisme a pour mission de faire la promotion des métiers spécialisés dans le monde.
Être une femme dans un garage Depuis la fin de son DEP, Gabrielle travaille au Centre de collision certifié Europa à Laval, où elle a d’ailleurs fait tous ces stages. Même si elle travaille présentement avec une majorité de collègues masculins, les choses semble nt lentement s’équilibrer dans ce secteur, si on se fie au nombre de femmes dans les programmes de formation. « Dans mon DEP on était 8 filles sur 20 et je pense que la dernière cohorte n’était pas loin du 50-50. »
Selon elle, les femmes auraient même possiblement un avantage pour le travail de peinture automobile : « De ce que j’entends, les filles ont beaucoup l’œil pour le travail de peinture, et trouver la bonne couleur. Chaque voiture c’est une teinte différente. On a plusieurs teintes sur des cartons-test s et on doit trouver le bon match. »
De son côté, elle n’a jamais vécu de situation où on lui a fait sentir que ce n’était pas la place pour une femme. « Ça peut arriver dans des plus petits garages, avec une majorité d’hommes plus âgé e , mais en général, ça n’arrive pas, même s’il y a une majorité de gars. »
Le DEP en Carrosserie en bref Les carrossières et les carrossiers, aussi appelés peintres de voiture ou débosseleurs, redressent les châssis des véhicules et réparent les éléments endommagés des véhicules (porte, capot, pare-chocs, etc.). Ils remplacent des accessoires mécaniques et électriques et peinturent au pistolet les éléments de carrosserie. Un emploi comme carrossier réclame une personnalité méthodique, méticuleuse et débrouillarde. C’est un métier stimulant qui exige une excellente dextérité manuelle et le souci du travail bien fait.
Perspectives d’emploi en 2023-2027 : excellentes
Personnes en emploi en 2022 au Québec : 6000
Répartition selon le sexe : homme s (95,4%) et femmes (4,6%)
Et la suite pour Gabrielle ? Même si Gabrielle n’écarte pas complètement de retenter le coup avec les études vétérinaires, elle considère qu’elle a encore beaucoup de belles chos es à vivre dans sa carrière en carrosserie. « Dans les garages, il y a plusieurs sections . Une partie peinture et préparation, une partie soudure, moi je suis dans une section ou je fais des petites réparations. Je ne suis pas certaine encore d’où je veux aller avec ça. J’essaie de faire le tour de chaque département et voir ce que je préfère. »