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Myriam Houle, une mécanicienne agricole à la conquête de son destin

Publié le : 28 octobre 2024
Myriam Houle, une mécanicienne agricole à la conquête de son destin

Myriam Houle, 20 ans, envisageait une carrière comme fermière, mais devant les obstacles financiers reliés à l’exploitation d’une ferme dans le contexte actuel, elle a changé de cap pour devenir mécanicienne agricole. Aujourd’hui, elle partage ses journées entre le garage qui l’emploie et les interventions sur le terrain; il n’y a pas un moteur diesel qui lui résiste! Portrait d’une jeune femme qui contribue à sa manière à nourrir le Québec. 

 

 

Une passion pour le milieu agricole

Une passion pour le milieu agricole

Avant de s’intéresser à la mécanique, Myriam a effectué un stage à la ferme en 1re secondaire puis un autre en 3e secondaire. Dès 14 ans, elle a fait ses classes en travaillant comme ouvrière agricole sur une exploitation laitière à temps partiel pendant l’année scolaire, avec les étés à temps plein, emploi qu’elle a occupé jusqu’à la deuxième année de son DEP en Mécanique agricole: «La traite des vaches, le nettoyage des équipements, les soins aux animaux, les corvées aux champs, jai tout adoré du travail à la ferme», résume la jeune fille, enthousiaste. 

Deux fois diplômée

Deux fois diplômée

Miryam a suivi sa formation à l’École d'agriculture de Nicolet du Centre de services scolaire de la Riveraine où elle avait auparavant complété le DEP en Production animale.  

«Au cours de mon premier DEP, nous avions une introduction à l’entretien mécanique, c’est là que j’ai eu un déclic. J’ai toujours eu de l’intérêt pour la résolution de problème. Du plaisir à démonter puis remonter des équipements. Les moteurs ont piqué ma curiosité». 

À l’École d’agriculture de Nicolet, les apprentissages s'effectuent en atelier sur des composants mécaniques, hydrauliques, pneumatiques, électriques et électroniques. Miryam suit sa formation en alternance travail-études: 20% des heures de formation s’effectuent en entreprise. «J’ai réalisé cinq stages dans différents garages de mécanique agricoles. Partout on m’a offert du travail.»   

Tout au long de la formation d’une durée de 1 800 heures réparties sur 18 mois, Miryam dit avoir été bien soutenue et encouragée par ses enseignants. Des difficultés particulières? Le métier exige de soulever des pièces parfois lourdes, mais différents équipements viennent en renfort. «En mécanique agricole, on a la chance d’intervenir sur une belle variété d’équipements où les composants électroniques sont de plus en plus présents. Il y a de bons défis! C’est stimulant!» 

Une élève récompensée

Une élève récompensée

Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAC) a salué le parcours de Miryam du Prix Agriculture, Pêches et Alimentation, assorti d’une bourse de 2 500 $ lors de son passage au Gala Chapeau, les filles! en plus de remporter un méritas à son centre de formation saluant ses performances et sa persévérance.  

Dans un secteur où la pénurie de main-d’œuvre spécialisée se fait sentir, une fois son diplôme en poche, Miryam a trouvé aisément du travail. Elle a été engagée chez Agritex, un concessionnaire offrant les services de vente d'équipements agricoles, commerciaux et résidentiels ainsi que la vente de pièces et la réparation. L’entrée sur le marché du travail s’est déroulée dans une ambiance sereine et la jeune fille entrevoit un avenir radieux. Il n’est pas dit qu’elle ne réalisera pas son rêve un jour de gérer sa propre fermette. En attendant, elle continue d’acquérir des compétences utiles en complétant à temps partiel un troisième DEP sur les Grandes cultures.  

«Dans ma cohorte, nous étions quatre filles au départ puis seulement deux à l’arrivée. Est-ce que d’entreprendre un parcours où j’allais me retrouver en minorité m’a fait peur? Oui et non. Bien sûr, il y a encore des gens de surpris à voir une fille en mécanique. Bien sûr, il faut combattre les vieilles mentalités, même chez les jeunes. Et montrer ce dont on est capable, sans s’arrêter aux préjugés. Je me demandais aussi si physiquement, j’allais avoir l’endurance physique que requiert ce métier. Mais je n’ai jamais craint davoir plus de difficulté qu’un gars à faire ma place.»  

Myriam Houle, mécanicienne agricole

La relève féminine en agriculture

La relève féminine en agriculture

La majorité (68 %) des jeunes de la relève agricole titulaires d’un Diplôme d’études secondaires (DEP) ont suivi une spécialisation en agriculture, apprend-on dans une analyse différenciée selon les sexes des caractéristiques de la relève agricole établie au Québec produite par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec. 

On mentionne dans l’étude qu’en matière de formation reliée au secteur agricole, les femmes et les hommes se distinguent. Les femmes titulaires d’un DEP comme plus haut diplôme sont moins nombreuses, en proportion, à avoir une spécialisation agricole. Les femmes sont généralement plus scolarisées que les hommes, alors que ces derniers sont plus spécialisés. Au niveau du DEP, la formation en production laitière est le choix le plus populaire tant chez les femmes que chez les hommes. Enfin, respectivement 9% des hommes et 2% des femmes ayant obtenu un DEP en agriculture se spécialisent en mécanique agricole. 

Encourager les filles

Encourager les filles

Tout au cours de ses deux DEP, Miryam est heureuse d’avoir pu compter sur le soutien de sa famille. Elle croit qu’en sensibilisant et en informant les filles dès le primaire, on pourra éveiller des vocations: «Il y a tellement de jeunes qui ne savent pas quoi choisir, alors, moi, je dis continuons de promouvoir les métiers. Proposons aux filles d’autres parcours que ceux qu’elles connaissent déjà. Informons-les qu’elles ont leur place en agriculture.» 

 

 

 

 

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