Le choix de la mécanique industrielle Sabrina est née à Lebel-sur-Quévillon, une petite ville de 2 187 habitants du Nord-du-Québec. Elle vient d’une famille de quatre enfants.
Après une rencontre avec le conseiller d’orientation de son école secondaire, elle a découvert le métier de mécanicienne industrielle lors d’un stage d’un jour: « J’ai eu un coup de cœur immédiat en découvrant toutes les facettes que le métier touche. »
Elle a suivi le DEP en mécanique industrielle au Centre de formation professionnelle Harricana , situé à Amos.
Partir de zéro Sabrina a choisi la mécanique sans pourtant n’y avoir jamais touché dans son adolescence : « Les premiers jours de ma formation, le défi m’apparaissait très grand. Je ne connaissais absolument rien à la mécanique. J’avais des doutes sur mon choix, car c’est un métier traditionnellement masculin où je craignais d’être discriminée, mais j’y suis arrivée. »
Au CFP Harricana, elle dit avoir découvert une équipe d’enseignants motivés et motivants, des gens qui possédaient de l’expérience professionnelle et qui étaient en mesure de donner aux élèves un bon aperçu de ce qu’ils allaient découvrir en industrie après leurs études.
« J’ai aimé l’atmosphère au centre de formation, ajoute-t-elle. Je me sentais bien dans le groupe, même si je suis une personne assez solitaire. Il y avait une ambiance agréable tout au long de la formation. »
Élèves féminines La présence d’autres filles dans un groupe de formation est un élément positif pour Sabrina.
Trois autres filles faisaient partie de sa cohorte de départ. Deux ont terminé la formation en même temps qu’elle.
Pour aider d’autres filles à faire leur place dans les métiers traditionnellement masculins, la jeune abitibienne propose d’organiser des stages en compagnie de femmes qui travaillent dans les métiers : « Ce serait vraiment intéressant de découvrir leur quotidien, de pouvoir leur poser nos questions et de voir qu’elles sont bien dans leur travail. »
Les Olympiades m’ont donné une grande dose de motivation pour continuer et performer dans ma discipline. J’étais heureuse de m’être rendue là, et fière d’être la seule femme finaliste. Ce fut une expérience géniale !
Les Olympiades québécoises Au centre de formation de Sabrina, tous les élèves ont participé de facto à une compétition amicale afin de savoir qui était le ou la meilleure. C’est elle qui a remporté l’épreuve, ce qui lui a donné la possibilité d’aller compétitionner à Québec lors de la finale des Olympiades québécoises des métiers . Sabrina s’est entraînée avec son enseignant pendant plusieurs mois à raison de quelques séances par semaine.
À Québec, elle a terminé dernière, mais elle en retire tout de même une grande fierté : « J’étais heureuse de m’être rendue là, et fière d’être la seule femme finaliste. Ce fut une expérience géniale! Les Olympiades m’ont donné une grande dose de motivation pour continuer et performer dans ma discipline. » De cette aventure, elle a aussi tiré des enseignements qui lui servent dans son travail quotidien : « Lorsqu’on participe à des épreuves de mécanique, on ne peut pas avoir tout bon d’un coup, on ne peut pas tout réussir, mais il faut garder le cap, gérer son stress, s’adapter aux imprévus. Ce sont des aptitudes à développer et qui s’appliquent au quotidien d’une mécanicienne en industrie. »
Le métier Les mécaniciennes et les mécaniciens industriels vérifient le fonctionnement des équipements industriels. Ils réparent et entretiennent des moteurs et des pompes, des circuits hydrauliques et pneumatiques, des systèmes d’entraînement et des convoyeurs.
Chez Produits Forestiers Résolu, une scierie à Comtois, Sabrina fait partie d’une équipe de trois mécaniciens; chaque jour, elle doit effectuer différents travaux de maintenance, préparer les machines, les roulements, réparer les bris . Elle peut aussi avoir à installer de nouveaux équipements. En industrie, les mécaniciennes et les mécaniciens industriels dépannent des systèmes automatisés.
S’adapter aux conditions de travail Une carrière comme mécanicien industriel demande de la méthode et la concentration. « C’est un métier manuel où on touche à tout, commente Sabrina. Entre l'école et l’usine, les conditions de travail ne sont pas les mêmes, c’est normal, et il m’a fallu une bonne capacité d’adaptation. Il y a toujours des choses à apprendre et c’est enrichissant de côtoyer des gens d’expérience qui ont fait toute leur carrière comme mécaniciens industriels. »
Pour suivre la formation et exercer le métier, Sabrina indique que cela exige de la patience, des aptitudes en mathématique, en logique, une facilité à apprendre et de l’imagination : « C’est un métier de résolution de problèmes et notre imagination nous aide à trouver les solutions aux défis mécaniques que l’on rencontre. »
Les difficultés du métier En tant que femme, Sabrina raconte avoir été bien accueillie à son centre de formation comme à son premier emploi. Cela ne l’a pas empêchée de douter de sa force physique par moment. Ou de craindre d’être écartée au moment de se chercher un emploi.
En évoluant dans un environnement industriel, la jeune fille doit faire face au bruit et à la saleté. Elle a parfois à tenir des positions très inconfortables, mais les conditions d’emploi sont généralement bonnes.
Les projets de Sabrina Depuis la fin de ses études, Sabrina a emménagé avec son copain et leurs deux chats. Dans ses temps libres, elle dessine, lit ou fait de la peinture. Elle aime aussi le plein air, la chasse et la pêche. Son projet professionnel? Exercer son métier dans sa région. Elle envisage également de parfaire sa formation avec le DEP en soudage.