Troubles d’apprentissage En 1re secondaire, Alexa a reçu un diagnostic de dyslexie, de TDAH, de mémoire à court terme et de vertige. Un défi qu’elle relèvera tout au long de son cheminement scolaire. L’école traditionnelle n’est pas toujours adaptée pour les personnes à besoins particuliers; en 1re secondaire, Alexa a reçu un diagnostic de dyslexie, de TDAH, de mémoire à court terme et de vertige. « Quelque chose dans ma vue affecte mon TDAH et fait en sorte que j’ai une peur irréaliste des hauteurs », explique-t-elle.
Son parcours au secondaire fut jalonné de difficultés, malgré un plan d’enseignement individualisé : « Je trouvais ça vraiment difficile de demeurer assise dans une salle de classe de longues heures à ne pas bouger. » Par bonheur, Alexa vit de beaux succès dans les activités sportives: elle fait partie de l’équipe de soccer, en plus de pratiquer l’athlétisme et la motocyclette. « Mon père m’emmenait souvent sur sa moto. J’en fais encore aujourd’hui avec mon beau-père. C’est vraiment le fun, ça m’aide à retrouver la paix et la tranquillité », confie l’étudiante de 24 ans aujourd’hui installée à Châteauguay avec sa famille.
Alexa réussit tout de même à terminer son secondaire à l’éducation des adultes : « J’étais jeune et, petit à petit, j’apprenais quels outils m’étaient utiles au quotidien avec mon TDAH. »
Premier métier Après avoir achevé son secondaire, elle étudie quelques temps au cégep avant de se tourner vers la formation professionnelle et opte pour un DEP en pâtisserie. Après trois sessions au cégep John Abbott, à Sainte-Anne-de-Bellevue, elle abandonne et s’inscrit dans un domaine totalement différent de sa formation actuelle : la pâtisserie. Elle en a fait son métier pendant un an. « Mon père m’a montré quand j’étais plus jeune comment faire des tartes. Il a vraiment suscité cette passion chez moi et j’ai décidé d’aller faire le cours de pâtisserie au Pearson Adult and Career Centre (PACC). »
Bien qu’elle ait gardé des souvenirs pénibles de son parcours scolaire, Alexa a adoré sa formation professionnelle en pâtisserie : « Une de mes enseignantes m’a mentionné que j’étais une des meilleures élèves de la classe, indique-t-elle avec fierté. À l’obtention de mon diplôme, j’ai travaillé chez Obsession, une boulangerie-pâtisserie à Châteauguay. C’était une équipe de filles, et on gérait à fond la cuisine, c’était vraiment le fun. Mais, malheureusement, on a dû fermer à cause de la pandémie de COVID-19. Mon beau-père a eu à ce moment-là un diagnostic de cancer, alors au moment de la réouverture, lors du déconfinement, j’avais pris la décision de ne pas retourner parce que je ne voulais pas le rendre malade au cas où j’attraperais la COVID. »
Être utile dans sa communauté Alors que la première vague de la pandémie a été dévastatrice dans les centres d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD), le gouvernement québécois a déployé d’urgence une formation écourtée pour recruter 10 000 préposés aux bénéficiaires (PAB). Alexa décide de répondre à cet appel : « Après avoir reçu la prestation canadienne d’urgence (PCU) pendant quelques mois, j’avais besoin de faire quelque chose, j’avais besoin d’aider, même si je savais que c’était un choix de carrière temporaire.
À ce moment, j’étais retournée vivre à Saint-Bernard-de-Lacolle dans une maison que mon père nous a léguée à ma sœur et à moi, et j’avais décidé par sécurité de ne pas côtoyer mon beau-père ni ma mère, ou à distance de deux mètres, pour éviter tout risque d’infection. »
Alexa enchaîne la formation et connaît ensuite la réalité d’une résidence de personnes âgées : « Un défi quotidien. Le manque de personnel. C’était difficile car nous avons été frappés par la COVID à quelques reprises. Heureusement, les gens avec qui je travaillais étaient vraiment sympathiques et dévoués. »
Nouveau métier : charpenterie-menuiserie Après une année comme préposée, Alexa envisage un nouveau DEP, aidée par le financement de Services Québec, en charpenterie-menuiserie. Après une année comme préposée, Alexa envisage un nouveau DEP, aidée par le financement de Services Québec. Comment le cours de charpenterie-menuiserie s’est-il imposé à elle ? « La maison que mon père m’a laissée est très vieille, elle a besoin de beaucoup de travaux et je pense que ça m’a orientée. Je veux être en mesure de faire les rénovations moi-même. »
Dans l’immédiat, elle vient d’affronter sa peur d’un retour sur les bancs d’école : « Je pense que tout ira bien même si j’ai des défis. Vous savez, l’école secondaire nous est imposée, c’est quelque chose que nous devons faire et ce n’est pas quelque chose que tout le monde aime, comme c’était le cas pour moi. Mais maintenant que c’est quelque chose que je sais que je veux, même si je dois composer avec des difficultés d’apprentissage, je vais me concentrer davantage et me pousser à réussir. »
Mais maintenant que c’est quelque chose que je sais que je veux, même si je dois composer avec des difficultés d’apprentissage, je vais me concentrer davantage et me pousser à réussir.
Alexa Orr, élève en charpenterie-menuiserie
Un milieu de formation stimulant Au CFP Châteauguay Valley, la jeune femme profite d’un encadrement de qualité et développe ses compétences. Elle devrait diplômer en mai 2023. Au CFP Châteauguay Valley, la jeune femme a profité d’un accueil chaleureux. « Tous les enseignants sont venus me souhaiter la bienvenue. Nous sommes dans une grande classe, mais, selon ce que nous apprenons, nous construisons des choses par nous-mêmes. Nous sommes 22 dans mon groupe. On a commencé ensemble et on devrait finir ensemble en mars 2023. Pour être honnête, j’étais un peu intimidée au départ parce que beaucoup de gars ont de l’expérience et moi, je viens ici et je n’ai jamais manié un marteau de ma vie. Mais je pense que les filles se serrent les coudes. Les gars s’assurent aussi que nous allons bien, ce qui est vraiment bien. C’est rassurant. »
À court terme, Alexa souhaite acquérir les connaissances et les compétences du métier qu’elle a choisi. Elle rêve également de remettre en état la ferme que son père lui a léguée.
Les autres femmes qui travaillent dans le domaine de la construction et que je vois sur les médias sociaux m’ont montré que c’est possible. Et si elles le peuvent, moi aussi je peux.
Alexa Orr, élève en charpenterie-menuiserie