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Sandrine Thériault : faire sa place comme technicienne en génie civil

Publié le : 15 octobre 2024
Sandrine Thériault : faire sa place comme technicienne en génie civil

La construction a toujours été une industrie majoritairement masculine, et les femmes restent encore sous-représentées dans certains métiers souvent perçus comme machistes, comme le génie civil. Cependant, il y a des signes encourageants: les initiatives visant à promouvoir la diversité, l'équité et l'inclusion commencent à porter leurs fruits. Les mentalités évoluent, selon Sandrine Thériault, une jeune technicienne en génie civil, qui nous a partagé son parcours et ses débuts dans un métier qu'elle adore. 

Une passion pour la construction

Une passion pour la construction

Sandrine Thériault, 22 ans, vient de compléter un DEC en Technologie du génie civil au Cégep André-Laurendeau. À l’aube d’une belle carrière en dans son domaine, la jeune femme est d’un enthousiasme beau à voir!  

Native de La Prairie, sur la rive-sud de Montréal, elle est la cadette d’une famille de deux filles. Sa mère est secrétaire, son père coordonnateur de livraisons. Avant d’étudier en génie, Sandrine a cherché sa voie: «J’adorais l’école, mais au cégep, j’ai trouvé cela plus difficile, nous raconte-t-elle. J’ai entamé le DEC en Design d’intérieur, mais je n’aimais pas vraiment cela et j’ai perdu ma motivation. J’ai abandonné après quatre sessions.» Elle confie avoir cependant toujours aimé tout ce qui concerne la construction: «Enfant, à la garderie, j’étais celle qui jouait en compagnie des garçons avec les camions dans le carré de sable. En voiture, lorsqu’on passait devant un chantier, j’étais toujours fascinée.» 

Un changement de cap

Ses parents l’appuient à 100% lorsqu’il est question de se réorienter en génie civil. Sandrine choisit le Cégep André-Laurendeau sous les recommandations de plusieurs amis: «Comme j’avais déjà tous les préalables, et que j’avais fait les cours obligatoires du cégep, j’ai pu me concentrer sur ma technique. J’ai suivi ma formation dans une «cohorte covid», mais je n’en ai pas souffert. J’aimais bien les cours en ligne, et nous avions tout de même à nous déplacer sur le terrain de façon régulière. Dès ma première session, j’ai dû aller sur les chantiers pour différents projets scolaires. Je sentais des petits papillons. Je me suis sentie rapidement sur mon X.»  

La solidarité féminine à l’œuvre

La solidarité féminine à l’œuvre

Sur la classe de quinze élèves qu’elle fréquente se retrouvent trois autres filles. «Les filles de ma cohorte, nous étions soudées, très impliquées dans les activités extrascolaires, toujours prêtes à participer à toutes les activités sportives ou sociales, ou à intégrer les nouveaux étudiants. Cela a contribué à mon sentiment d’appartenance.» 

Sandrine a également participé au projet Laboratoire Insertions en Formation technique (LIFT) qui a pour objectif d’offrir une expérience d'apprentissage collaborative à des étudiants de programmes de formation technique: «Dans le cadre de LIFT, il faut créer des solutions durables et innovantes qui répondent aux besoins de la collectivité. Nous avons conçu un projet pour l’arrondissement de LaSalle proposant un réaménagement du territoire du cégep avec diminution des îlots de chaleur, stationnement intérieur, café, gym, jardin. Ce fut passionnant!» 

Un programme de gars?

Sandrine garde d’excellents souvenirs de ses années au Cégep André-Laurendeau: «L’accueil a été plus que parfait. Les professeurs ont toujours été présents pour nous aider.» Mais tout n'a pas toujours été rose : «Il y a eu des moments difficiles. Certains collègues de classe étaient dérangés par la présence des filles. Nous avons dû faire intervenir la direction à propos d'un garçon qui avait un comportement désagréable.» 

«Je suis féministe. Je crois en légalité des hommes et des femmes. Quand on évolue dans un métier traditionnellement masculin, il faut avoir une tête forte. Savoir mettre son pied à terre pour se faire respecter.»

Sandrine Thériault, technicienne en génie civil

Un métier aux nombreuses facettes

Un métier aux nombreuses facettes

Les techniciennes et techniciens en génie civil élaborent des plans détaillés pour des projets d’infrastructures (routes, services publics, etc.) et des projets de structures de bâtiments. «Il y a plusieurs aspects dans le génie civil, et nous travaillons avec de nombreuses normes, donc il faut être méthodique, minutieux et débrouillard», explique Sandrine. Ils effectuent des enquêtes de terrain (arpentage, analyse de sols, indices de contamination) et préparent des soumissions ainsi que des devis de construction. Dans le cadre de leur travail, ils peuvent être amenés à coordonner des travaux de construction pour s’assurer de leur conformité aux plans et devis. «C’est un métier de résolution de problèmes qui exige un bon leadership, le sens de l’initiative et de la polyvalence, ajoute la jeune femme. Il faut aimer travailler en équipe. Pour ma part, je suis tombée en amour avec les infrastructures.» 

Fidèle au gym qu’elle fréquente plusieurs fois par semaine et passionnée de musique électro, la jeune femme a effectué deux longs stages en industrie pendant sa formation en alternance travail-études, ce qui lui a donné une longueur d’avance pour connaître le métier. Durant les deux étés de sa formation, elle a travaillé respectivement comme technicienne de laboratoire chez Lécuyer et Fils, une entreprise spécialisée en béton, puis en tant qu’inspectrice et surveillante de chantier pour les travaux publics de la ville de Longueuil. 

Au boulot!

Au boulot!

Sandrine a obtenu son diplôme en mai 2023 avant d’être engagée par Ipex, entreprise fondée au Québec, spécialisée dans les tuyaux de PVC utilisés dans les réseaux d’aqueduc et d’égouts pluviaux dont certains modèles sont constitués à 50% de matériaux recyclés. «L’entreprise qui m’emploie a à cœur d’innover et de respecter d’environnement. Pour moi, c’est une valeur fondamentale. Ça me tient à cœur.» 

 En été, la plupart de ses journées de travail se passent sur la route, à visiter des chantiers. En hiver, en télétravail, elle fait de la formation sur les produits en compagnie d’entrepreneurs ou d’employés municipaux.  

Sandrine admet n’avoir aucun problème à se retrouver seule femme sur un chantier, mais admet que cela peut être intimidant. «Il faut avoir du cran et savoir mettre son pied à terre, reconnaît-elle, surtout lorsqu’on est jeune comme moi. Heureusement, de nombreuses entreprises mettent à l’agenda des formations obligatoires sur le respect et l’inclusion. C’est nécessaire pour amener les femmes dans les métiers.» 

 

 

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