Un parcours inspiré par sa famille Dès son plus jeune âge, Anthony Minotti grandit dans le milieu des voitures et des moteurs, alors que son père possédait à l’époque un garage spécialisé dans la performance des voitures européennes.
Plus tard, Anthony s’éloigne quelque peu de cet univers, mais inspiré par son grand-père , mécanicien de longue date, il finit par retrouver l'intérêt pour la mécanique et développer une passion. À la fin du secondaire, réalisant que le parcours académique régulier ne lui convient pas tellement, il décide d’entamer un DEP en Mécanique automobile au Centre d’études professionnelles Saint-Jérôme.
Confirmer ses compétences et ses forces Au début de sa formation, Anthony sait qu’il possède déjà de bonnes compétences, mais il est curieux de voir où il se situe par rapport aux autres. « J'étais curieux de savoir où je me situais, mais je savais que j’avais déjà de bonnes capacités parce que j’avais beaucoup de facilité à reformuler les notions que je comprenais bien pour les faire comprendre à quelqu’un qui avait plus de misère. Donc je savais que j'avais une bonne compréhension de la matière », raconte-t-il.
À l’automne 2022, lors de la sélection pour les Olympiades régionales au CEP Saint-Jérôme , il n'est au départ pas certain de vouloir y participer. Mais quand la date de la compétition arrive et que tous ses collègues inscrits se désistent, Anthony voit l’occasion de se tester. « Je me suis dit : pourquoi pas, on va y aller. » Finalement, il est le seul compétiteur de son école dans son métier et accède directement aux régionales où il se démarque brillamment.
Se mesurer à soi-même Pour Anthony, la compétition ne représente pas un objectif en soi. « Je ne suis vraiment pas quelqu'un de compétitif, travailler sur les compétences, je ne fais pas ça pour essayer de battre les autres ou pour la compétition. C'est plus dans l'aspect de me prouver à moi-même . », explique-t-il.
Même lorsque ses amis le complimentent sur ses compétences, il ne se laiss e pas e nfler la tête . « J'ai beaucoup d'amis qui me dis ai ent, "Oh, t u es tellement bon là-dedans", mais je ne les croyais pas. Je le pren ais comme un compliment juste parce que je ven ais de les aider. » dit-il en riant . Son intérêt pour les Olympiades vient donc de son envie de tester ses compétences, de se confronter à ses pairs, mais surtout à lui-même. C'est ce même défi personnel qui l'avait motivé à opter pour un DEP en mécanique automobile, malgré son savoir déjà bien établi.
Déterminé vers l'excellence Anthony en mai 2023, aux Olympiades canadiennes des métiers et des technologies Après avoir remporté la première place aux Olympiades régionales avec le plus h au t pointage dans toutes les catégories, son enthousiasme est palpable. Il attend alors avec impatience les Olympiades québécoises prévues quelques mois plus tard. « C'est un feeling très spécial d'être dans un domaine où tu es passionné et d'être entouré d'autres passionnés. » Ses parents l'encouragent à prendre son envol et il est déterminé à revenir avec l'or . Et il l e décroche finalement deux fois, aux Olympiades québécoises puis aux Canadiennes. « Je n’avais aucune idée que j’allais me rendre au Mondial. Quand j’ai fait mon DEP, je ne savais même pas que les Olympiades existaient. Mais quand on commence à voir que ça fonctionne bien, on a envie de continuer et d'aller toujours un peu plus loin. »
Au printemps 2023, à la suite de ses victoires, Anthony commence à se préparer sérieusement pour la compétition mondial e . Selon lui, son perfectionnisme lui donne un avantage sur les autres compétiteurs. « Je suis très, très curieux. J'aime apprendre toujours davantage, tous les petits détails. C'est ça qui est ma drive », explique-t-il.
Les derniers pas vers Lyon Anthony avec son entraîneur Mario Tremblay Lorsqu’il apprend qu’il est sélectionné pour le Mondial des métiers de Lyon 2024, Anthony vient tout juste de compléter son DEP en Mécanique automobile. Il décide donc de mettre toutes les chances de son côté et de se consacrer entièrement à son entraînement en complétant une Attestation d’études professionnelle (AEP) en Mécanique de véhicules électriques. « Je suis retourné à l'école en janvier (2024) pour ma spécialisation en véhicules électriques, ce qui fait que j'ai passé beaucoup de temps à l'école à pratiquer et à être dans mon domaine. C’est toujours bon de suivre l’évolution de l’industrie », explique-t-il.
Chaque jour, il investit 6 à 7 heures pour peaufiner ses compétences, tant pour le Mondial que pour sa nouvelle spécialité. À quelques mois du Mondial, bien qu'il ne se mette pas de pression pour gagner une médaille, il est tout de même très conscient de ses capacités.
Selon lui, le plus important pour gérer son stress en compétition, c’est la pratique et la confiance en soi : « Il faut être drillé pour ne pas avoir à penser à ce que tu dois faire. Ça devient plus facile de gérer le stress. » Malgré ses nombreuses heures de préparation, il a aussi su trouver un équilibre, en prenant le temps de décompresser avec des amis pour recharger son corps et son esprit.
La détermination et la confiance d'Anthony ont été des alliées essentielles tout au long de sa préparation pour le Mondial. Il a passé de nombreuses heures à observer le fonctionnement des compétitions de métiers, cherchant à comprendre les meilleures stratégies à adopter. « Il faut être capable de ne pas regarder ce que les autres font. Si tu te déconcentres, tu sors de ta zone et tu ne fais plus ce que tu es supposé faire », souligne-t-il.
Parmi l’élite mondiale Anthony en compétition, au Mondial des métiers en septembre 2024 Le jour J à Lyon, sa persévérance et sa concentration portent leurs fruits et il remporte une des deux médailles décernées à Équipe Canada, la seule pour un compétiteur du Québec mais également la première du Québec en Technologie automobile. . Fier représentant des Laurentides, il brandit le drapeau canadien sur la troisième marche du podium, se hissant ainsi au rang d'élite mondiale en mécanique automobile et faisant la fierté de sa province et de son centre de formation.
Pour sa famille et ses proches, ce parcours d’Olympiades a définitivement révélé une nouvelle facette d’Anthony, confirmant qu’il est vraiment heureux et épanoui. « C’est ultra plaisant comme opportunité. J’ai eu énormément de plaisir et je conseille à n’importe qui de participer », conclut-il.
Le meilleur de la nation En plus de sa médaille de bronze, le diplômé du Centre d’études professionnelles Saint-Jérôme reçoit aussi le prestigieux prix Meilleur de la nation, remis au compétiteur canadien qui a obtenu le plus haut pointage, tous métiers confondus. Un parcours remarquable!
Une récompense supplémentaire pour ce champion, qui nous prouve que la détermination et la passion peuvent mener loin!