Matthew Poucachiche travaille à la mine Canadian Malartic, une des plus grandes mines d’or à ciel ouvert au Canada, située à Malartic, dans la région administrative de l’Abitibi-Témiscamingue. Le jeune homme dans la vingtaine, ex-décrocheur, est retourné sur les bancs d’école pour suivre un double diplôme d’études professionnelles (DEP) avant d’embrasser une passionnante carrière dans les mines. Il nous a raconté son cheminement.
Une mine d’or Matthew est né et a grandi à Lac Simon (ou Simosagigan), une communauté algonquine du Québec de 1380 habitants où il a vécu une enfance heureuse et active. Matthew Poucachiche a d’abord évolué pendant trois ans pour un entrepreneur sous-traitant avant d’être engagé directement par la mine en 2020. Il conduit un camion 793, un monstre de 240 tonnes utilisé spécifiquement dans le secteur minier, dans lequel on transporte du minerai. C’est un travail exigeant, notamment à cause des longues journées de douze heures, en position assise, et de l’endurance et la concentration que cela implique. Matthew évolue au sein d’une équipe d’une cinquantaine d’employés.
Une enfance algonquine Vers le milieu du secondaire il décroche avant de saisir une opportunité unique pour reprendre le chemin des études. Matthew est né et a grandi à Lac Simon (ou Simosagigan), communauté algonquine du Québec de 1380 habitants enclavée dans la MRC de La Vallée-de-l’Or en Abitibi. La majorité des membres de la Nation Anishnabe de Lac Simon y résident aujourd’hui.
Il a vécu une enfance heureuse et active, entre le hockey et le baseball, entouré de cinq frères et sœurs. « Nous passions beaucoup de temps dans le bois, à la chasse et à la pêche, en famille. »
À l’école, si Matthew se débrouille bien dans les cours de mathématiques et d’anglais, il a de la difficulté en français et décroche au milieu du secondaire. Il enchaîne ensuite les petits boulots avant que le directeur du Centre régional d’éducation des adultes Kitci-Amik l’invite à suivre le double DEP en conduite de machinerie lourde en voirie forestière et abattage et façonnage des bois.
Les cours offerts en partenariat avec le Centre de formation professionnelle Mont-Laurier sont dispensés directement dans la communauté. Il s’agit d’une occasion qui n’arrive pas tous les ans.
Une formation passionnante Le CFP Mont-Laurier propose des cours dispensés directement dans la communauté afin de compléter le double DEP en conduite de machinerie lourde en voirie forestière et abattage et façonnage des bois. Une occasion que saisit Matthew. Fortement encouragé par sa mère, Matthew s’inscrit à la formation. C’était en 2016; il avait alors 21 ans. Au centre, on aide Matthew à obtenir ses équivalences pour satisfaire aux exigences d’entrée du DEP. Même s’il avait certaines craintes, notamment parce qu’il a eu son lot de difficultés à l’école secondaire, Matthew adore sa formation.
« Je suis un gars timide, mais je me suis vite intégré dans le groupe. Cela m’a permis de rencontrer de nouvelles personnes et de connecter avec eux. Nous étions une belle gang, comme une famille »
Matthew Poucachiche, opérateur de machinerie lourde
De son propre aveu, Matthew n’était pas un mordu de camions pendant son enfance, mais il a vite eu la piqûre pour la conduite de machinerie au cours de sa formation. Tout l’équipement était transporté depuis le Centre de formation de Mont-Laurier afin que la cohorte d’une vingtaine d’élèves puisse étudier avec à leur disposition tout l’équipement nécessaire pour s’exercer directement dans la communauté.
Malgré cela, il a eu de la difficulté par moment à être assidu à sa formation et c’est là que son directeur a joué un rôle clé : « Il m’a motivé à ne pas abandonner. Se faire botter les fesses, c’est bien parfois! »
Après l’obtention de son diplôme, Matthew travaille un temps en foresterie, mais cela cadrait moins avec ses valeurs, raconte-t-il. Il préfère le secteur des mines.
Un emploi dans le secteur minier La cohorte de Matthew a travaillé en partenariat avec EACOM Timber Corporation, une grande entreprise de produits de bois de l’est du Canada. Depuis qu’il est à l’emploi de la mine Canadian Malartic, Matthew bénéficie d’un horaire 5-4-4-5, c’est-à-dire qu’il travaille cinq jours, suivis de quatre jours de congé, puis quatre jours de travail et cinq jours de congé. C’est un emploi parfait pour lui qui pratique toujours le hockey, mais aussi le softball, sans parler de la chasse et de la pêche.
Jouissant de bonnes conditions de travail et de salaire, il a les moyens de réaliser des rêves et de se gâter. Il a notamment emmené ses parents à Montréal assister à un match du club de hockey de Boston, alors que sa mère est une grande admiratrice. Il désire acheter une maison et un bateau. Il passe aussi beaucoup de temps sur le territoire ancestral algonquin dans la région de la rivière des Outaouais, où sa famille a un chalet familial. « Mon père est un grand pêcheur et chasseur. »
Perspectives Aujourd’hui, Matthew travaille à la mine Canadian Malartic, une des plus grandes mines d’or à ciel ouvert au Canada. Aujourd’hui, Matthew habite Val-d’Or. Il souhaiterait peut-être changer de poste à la mine afin d’acquérir de nouvelles compétences et diminuer la longueur de ses journées de travail. Dans les prochaines années, il espère avoir des enfants avec sa conjointe.
La petite communauté de Lac Simon d’où il est originaire connaît son lot de problèmes (manque de logements, chômage), mais les conditions s’améliorent peu à peu, se réjouit Matthew : « Je veux être un exemple positif pour des jeunes comme moi. On entend beaucoup de préjugés sur les gens des Premières Nations. Je suis fier de montrer ce dont je suis capable, et comment je suis un bon travailleur. »
« Dans mon métier, il faut avoir un talent pour la conduite, évidemment, mais aussi il faut savoir gérer son stress, suivre les règles et faire preuve de transparence et de vigilance, car la sécurité constitue une valeur importante dans le secteur des mines. »
Matthew Poucachiche, opérateur de machinerie lourde
Le double DEP en conduite de machinerie lourde en voirie forestière et abattage et façonnage des bois Il s’agit d’une formation combinant deux DEP, d’une durée de 1470 heures, donnée par le Centre de formation professionnelle Mont-Laurier. Grâce à un partenariat, cette formation a été donnée à Lac Simon à un groupe de jeunes décrocheurs.
En concertation avec les entreprises forestières de la région, la formation pratique se fait en chantier forestier avec des conditions réelles de travail. Ces travaux pratiques, d’une durée de 12 semaines, sont répartis sur deux horaires (quarts de jour et de nuit). De plus, il est à noter que, pendant la formation, les élèves sont encadrés par une équipe d’instructeurs d’expérience.
Vous pouvez consulter les autres vidéos liées à la formation et au métier sous l’onglet Liens utiles et vidéos de la page programme de formation Conduite de machinerie lourde en voirie forestière.
La cohorte de Matthew Poucachiche a travaillé en partenariat avec EACOM Timber Corporation, une entreprise de produits de bois de l’est du Canada (N.D.L.R acquise en février 2022 par Interfor). Ses activités englobent la fabrication, la commercialisation et la distribution de bois d’œuvre et de produits de bois à valeur ajoutée, ainsi que l’aménagement des ressources forestières.
Interfor est une entreprise de produits forestiers qui exerce ses activités au Canada et aux États-Unis. Ses activités au Québec se répartissent en 4 sites : un à Matagami (scierie), deux à Val-d’Or dont un dédié à la fabrication de produits du bois à valeur ajoutée et le bureau de Montréal.
Le métier d’opérateur et opératrice de machinerie lourde Les opératrices et les opérateurs de machinerie lourde en voirie forestière effectuent l’entretien des chemins forestiers. Ils construisent et nivellent les chemins à l’aide d’une pelle mécanique, d’un bouteur (bulldozer ) ou d’une niveleuse (grader). C’est un métier stimulant pour qui aime travailler au grand air et dans la nature. Un emploi comme opérateur de machinerie lourde en voirie forestière exige une excellente dextérité et de bons réflexes et des qualités de débrouillardise, d’autonomie et de responsabilité.
Le métier de conducteur et conductrice de machines d’abattage d’arbres Les conductrices et les conducteurs de machines d’abattage d’arbres, aussi appelé opérateurs de machinerie forestière, coupent, ébranchent, tronçonnent et transportent les arbres à l’aide de machines de récolte de bois (tête multifonctionnelle, abatteuse-groupeuse, porteur ou transporteur de bois et débardeur à grappins).
Vous pouvez consulter les autres vidéos liées à la formation et au métier sous l’onglet Liens utiles et vidéos de la page programme de formation Abattage et façonnage des bois.
Dans le cadre de leurs fonctions, ils peuvent assurer l’entretien et le dépannage des machines. C’est un métier pour qui aime travailler au grand air et dans la nature, souvent en région éloignée. Un emploi de conducteur de machines d’abattage d’arbres exige une excellente vision et une bonne endurance physique, de bons réflexes, de l’autonomie et de la débrouillardise.
Institut national des mines du Québec L’Institut national des mines a pour mission de soutenir le gouvernement dans l’exercice de sa responsabilité en matière d’éducation dans le secteur minier. Il agit comme conseiller auprès du gouvernement en s'appuyant sur des projets de recherche qu'il réalise et sur les suggestions proposées par les acteurs du milieu de l'éducation et du secteur minier afin de faire la promotion de la formation minière au Québec, au Canada et dans le monde.
La mine Canadian Malartic Mines Agnico Eagle Limitée est, depuis le 31 mars 2023, l’unique propriétaire de la mine Canadian Malartic qu’elle gère et exploite.
La mine Canadian Malartic, l’une des plus grandes mines d’or à ciel ouvert au Canada est située à Malartic, en milieu urbain, au cœur de la ceinture aurifère abitibienne.