C'est après avoir effectué des recherches sur Internet et discuté avec une ferblantière à la retraite que Roxanne Landry a décidé de s’inscrire au DEP en Ferblanterie. À l'emploi de Kolostat depuis maintenant neuf mois, elle adore ce métier exigeant, mais peu routinier: «Il y a un aspect créatif vraiment le fun et plein de beaux défis à relever!»
Un métier tout-à-tout

L’entreprise lavalloise qui emploie Roxanne est spécialisée dans le chauffage, la ventilation et la climatisation. La jeune apprentie se déplace dans les commerces et les institutions publiques pour assembler les conduits, les installer ou modifier leur trajectoire, selon les besoins.
Lecture de plans, découpage de pièces, assemblage et polissage; ce ne sont pas les tâches qui manquent.
«Le métier demande de la polyvalence, on touche à tout et on ne s’ennuie pas», explique-t-elle.
En considérant les primes de soir et le temps double, un ferblantier peut obtenir un salaire fort intéressant. Le métier est aussi en forte demande, ce qui fait que Roxanne ne craint pas le chômage.

Un emploi de ferblantier dans la construction exige de l’autonomie et des compétences en calcul. Pour exceller dans le métier, certaines aptitudes font toute la différence: « Une bonne perception spatiale en 3D est requise pour comprendre les plans et résoudre les problèmes. Il faut aussi de la minutie, de la dextérité, de la précision, et il ne faut pas craindre les hauteurs» ajoute celle qui apprécie cet aspect du métier, puisqu’elle pratique les disciplines aériennes des arts du cirque.
Pour exceller en ferblanterie, il faut aussi être en bonne condition physique et souvent soulever des objets lourds. Une capacité d'adaptation est également indispensable: «La construction, c’est toujours une affaire de travail d’équipe», résume la jeune apprentie.
Se réorienter pour trouver son « X »

Avant de suivre le DEP au Centre d’études professionnelles de Saint-Jérôme, Roxanne travaillait dans une usine de fabrication de mobilier. Elle avait également suivi un premier DEP en Mécanique automobile et travaillé quelque temps dans des garages avant d’abandonner. «J’étais lasse d’être toujours enfermée dans une usine, et je me suis mise à rêver d’un nouvel emploi. Je m’intéressais aux métiers de la construction. J’avais envie d’un secteur où ça bouge!»
Au CEP de Saint-Jérôme, la jeune femme a trouvé un environnement propice pour apprendre les rudiments de la ferblanterie: «On profite d’un grand atelier. Les projets sont emballants. Les enseignants dévoués, je ne pourrais rêver mieux!»
Pour elle, il ne fait pas de doute que la ferblanterie gagnerait à être mieux connue lorsqu’il s’agit de choisir une carrière: «De façon générale, la formation professionnelle n’est pas assez présente dans les écoles primaires, secondaires et il faudrait présenter davantage de filles dans les pubs, les dépliants, les sites web. » Fière ambassadrice de la ferblanterie, Roxanne a reçu une bourse du concours Chapeau, les filles! Elle confie avoir aussi convaincu d’autres filles de s’inscrire au DEP.
Faire sa place
Même s’il s’agit d’une spécialité métallurgique où les hommes dominent, la ferblanterie constitue l'un des dix métiers de la construction comptant le plus de femmes, après les métiers de peintre, de charpentière-menuisière, de manœuvre (1268) d’électricienne, de plâtrière, de carreleuse, d’arpenteuse et de tuyauteuse, selon la Commission de la construction du Québec.
« Fournir des efforts pour s’intégrer est la clé du succès, mais si on prend ça avec de l’humour, et si on ne fait pas sa gênée, ça se passe bien, assure la ferblantière. Il faut foncer et persévérer. Et par-dessus tout, être travaillante. »
Des projets plein la tête

Dans les prochaines années, elle entend gagner en expérience et obtenir son certificat de compétence compagnon (CCC). Peut-être même aussi enseigner un jour. Un autre rêve pour elle serait de fabriquer des éléments artisanaux en tôle, comme des fleurs et de les vendre. Autre projet qu’elle caresse : accéder au volleyball de plage professionnel, sa grande passion. «Ce que j’aime avec mon nouveau métier, c’est qu’il me permet de m’entraîner parallèlement et de vivre mes passions : le volleyball, le cirque et le coaching.»
Un métier riche en histoire

À l’époque médiévale, les ferblantiers itinérants allaient de village en village, écoulant leurs marchandises : des moules à pâtisserie, des entonnoirs, des tasses en métal. Pour fabriquer ces outils et ustensiles du quotidien, ils utilisaient du fer recouvert d’une fine couche d’étain ou de tôle d’acier.
Aujourd’hui, la ferblanterie a bien sûr évolué, mais cette spécialité demeure méconnue. Bien que le travail consiste toujours à découper, façonner et assembler des pièces de métal, c’est la nature des pièces fabriquées qui a changé : toitures, systèmes de climatisation, de ventilation, de chauffage à air chaud, d’évaporation de liquide ou de gaz, etc. Les ferblantiers travaillent principalement avec de l'acier galvanisé, de l'acier inoxydable et de l'aluminium. On peut les trouver à l’œuvre dans des ateliers, au sein d’entreprises de toiture et de ventilation.